🗓️ Le 26 octobre 2025

🏁 Kilomètres : 136

 

Au programme du jour, marche d’une vingtaine de kilomètres au bord d’une départementale une nouvelle fois. 6 kilomètres le long d’une route assez fréquentée, puis le reste sur un chemin mi-goudron mi-gravier ; fort heureusement c’est dimanche matin, moins de véhicules circulent. Mon sac pèse un peu plus lourd que la veille en raison des victuailles nécessaires pour ces 5 prochaines journées. 

 

La marche le long de la route fréquentée n’est pas très plaisante mais se termine rapidement. Les 14 kilomètres suivants font défiler des paysages fermiers. Des enclos se succèdent avec beaucoup de vaches, quelques moutons et chevaux. Derrière les fermes se dressent les premières collines qui précèdent le prochain massif montagneux que nous allons devoir traverser le lendemain. Ces collines sont bucoliques, parsemées de petites terrasses créées par les animaux qui paissent sur ses flancs herbeux. Les 14 kilomètres achevés, j’atteins le sanctuaire “Hare Krishna”, une maison tenue par deux hôtes chaleureux, Abhay et Jaya. Abhay, le mari, est originaire de Nouvelle-Zélande, un peu hippie, spontané et souriant. Jaya, sa femme, est originaire du sud de l’Inde. La bonté est inscrite sur son visage. Son sourire et sa douceur vous font sentir de suite être le bienvenu. Ils proposent de passer la nuit dans leur jardin et de manger un déjeuner végan contre un “Koha” (en maori, une donation). Ils demandent en général 10$. Je donne 20$, même si ça aurait mérité d’en donner 100. Petite note à part sur la monnaie locale appelée le dollar néo-zélandais. 1$ est égal à 0,50€. Vous pouvez donc rapidement faire le calcul. Ils demandent 10$ de donation, donc 5€… c’est vraiment symbolique. 

 

Jaya nous a préparé un repas indien, Dal de lentilles avec du papadum, une sorte de galette croustillante très goûtue faite généralement à partir de lentilles ou de pois chiches, qui permet de varier la texture du plat. Elle nous ressert généreusement. Abhay nous fait ensuite visiter son jardin qui se révèle immense. Ils ne cultivent pas beaucoup de légumes mais nous informent qu’ils sont autosuffisants en fruits. Tout autour de moi, je peux observer une valse d’arbres fruitiers, des citronniers, des mandariniers, des bananiers, des cannes à sucre, un papayer et d’autres arbres et arbustes dont je ne connais ni le nom ni le fruit. De nombreuses fleurs poussent un peu partout de manière bohème. De petites cabanes sont disséminées à travers le terrain servant de sanitaires ou comme cuisine basique à la disposition des marcheurs de passage. Un peu plus bas coule une rivière où il est possible de se baigner si l’on est pas trop frileux. Le bord de rivière où entrer dans l’eau est accessible grâce à un petit pont en bois. La vue sur la nature environnante est superbe. Ce jardin possède quelque chose de paradisiaque, les hôtes doivent très certainement être des anges. 

 

Nous sommes une bonne quinzaine de randonneurs à passer la nuit ici. Nous disséminons nos tentes un peu partout dans le jardin. Nous voulons tous aller nous baigner dans la rivière mais seule la moitié d’entre nous ira dans l’eau, l’autre moitié étant découragée par sa fraîcheur. Le cadre est si ravissant qu’à choisir, je préfère un bain froid ici plutôt qu’une douche chaude ailleurs.Nous avons ensuite droit à une démonstration de pressage de cannes à sucre afin d’en extraire le jus. Abhay nous donne les instructions et l’un après l’autre nous tournons la manivelle du pressoir mécanique. Chaque canne à sucre donne environ 1 litre de jus. Lorsque nous dégustons le nectar, Abhay nous suggère d’ajouter une petite quantité de sel noir d’Inde qui permet de rehausser le goût du breuvage. C’est effectivement très bon et le jus contient toutes sortes de bénéfices (fibres, fer, calcium, magnésium, vitamines A-B-C et antioxydants).

 

Le soir s’installe rapidement dans le jardin d’Eden et la température baisse soudainement. Nous partons tous nous blottir dans nos tentes. L’après-midi dans le jardin fut douce telle une petite parenthèse apaisante, mais nous savons que le lendemain sera rude : la forêt Raetea est le deuxième obstacle sur notre route et la traverser ne sera pas une mince affaire. 

 

 

Add comment

Comments

There are no comments yet.