🗓️ Le 20 octobre 2025

🏁 Kilomètres : 0

 

Je démarre mon récit ce petit matin du 20 octobre 2025 dans le quartier de Milford au nord d’Auckland. Mon amie Marylène m’héberge gentiment depuis 4 jours. Il est 05 heures et je prends le bus dans deux heures pour monter tout au nord de l’île du Nord, je passerai la nuit dans la dernière “grande” ville avant d’atteindre le point septentrional de la Nouvelle-Zélande. J’ai terminé les ultimes préparatifs de mon sac hier en me rendant dans les derniers magasins pour compléter ma panoplie du parfait petit randonneur. J’ai vérifié ma liste 12 fois pour être sûr de ne rien oublier (même si j’ai réussi à oublier hier soir mes lunettes lors de mon dîner d’anniversaire ; je ne pourrai, en revanche, que les récupérer dans un mois, donc il va falloir que j’en trouve encore cet après midi en arrivant à Kaitaia - cette fameuse ville tout au nord de l’île du Nord). Bien que je fasse ces derniers préparatifs sérieusement, je me sens d’une sérénité qui me surprend moi-même - j’ai souvent tendance à mettre toute mon énergie dans une même tâche qui m’absorbe et me rend anxieux - mais pas ce coup-ci, et tant mieux ! Évidemment, je suis également excité comme si retentissait en moi un feu d’artifice du 14 juillet. Ces trois semaines que j’aurais passées dans les Vosges fin août - début septembre pour ma préparation, en plus de pouvoir tester mon matériel, auront eu le mérite de me donner de l’assurance pour entamer cette nouvelle aventure.

 

Marylène et moi quittons sa maison à 7h. Un petit quart d’heure pour se rendre au lieu où le bus me récupère. J’ai vérifié deux fois la veille pour être sûr d’aller au bon endroit. Nous nous disons au revoir, on s’embrasse, elle me dépose et repart. Je dois me rendre sur la plateforme C pour prendre mon bus. Une simple rue, bordée de quelque magasins, pas mal de circulation et quelques arrêts de bus. Je les passe tous en revue afin de trouver la fameuse plateforme C, mais je suis forcé de constater qu’il n’en existe aucune à cet endroit. Je sors mon téléphone et procède à une ultime vérification. Google Maps m’indique bien l’endroit où je me trouve. J’essaye de renseigner les mêmes mots mais dans un ordre différent … et horreur ! Un autre lieu à 15 minutes de ma position s’affiche sur mon écran ! Panique à bord ! Tous mes voyants s’allument au rouge ! Je m’imagine tout de suite devoir faire du stop, ou racheter un billet pour le lendemain. J’essaye de rassembler mes idées, je téléphone à Marylène qui fait demi-tour et vient me récupérer 5 minutes plus tard. Il ne sera pas possible d’attraper le bus au lieu prévu, mais nous supposons que je pourrais essayer d’y monter sur l’un des deux arrêts suivants qui se trouvent un peu plus au nord sur le trajet. Marylène se transforme en pilote, je me confonds en excuses de lui faire perdre un morceau de sa journée. Nous entrons sur l’autoroute et réussissons après quelques minutes à dépasser le bus que je reconnais par sa couleur vert pomme. Désormais nous sommes devant le bus et je sais que j’arriverai à y monter au prochain arrêt. 

Marylène, merci encore ! 

 

En montant dans le bus, je retrouve Ben, qui habite à Londres. Nous avions discuté quelque jours auparavant à travers le groupe WhatsApp Te Araroa, qui permet de mettre en contact les randonneurs qui démarrent au mois d’octobre. Une heure avant de monter dans le bus il m’indique par message qu’il faudra que je cherche “le pirate” pour le reconnaître. Il a effectivement un petit air de pirate des Caraïbes avec son bandana et sa petite barbichette. Il a l’air plutôt humble et gentil. Durant le trajet du bus, je rencontre aussi Steffie des Pays-Bas, Georges de Grande-Bretagne et Steve d’Irlande. 

En arrivant à Kaitaia, nous réalisons avec Steffie et Ben que nous avons réservé une nuit dans la même auberge de jeunesse. Nous passons la soirée ensemble, et chacun rejoint son lit pour un sommeil pas très profond, l’excitation est trop présente !